Huiles végétales Palme et biodiesel, un rapport pointe les incohérences
L’utilisation de l’huile de palme pour la production de biocarburant en France est remise en question dans un rapport des ministères de l’Agriculture et de l’Environnement.
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paru le 11 mai 2017 s’est attaché à évaluer la situation des huiles végétales afin de proposer des recommandations à l’État.
En France, la consommation d’huiles végétales serait d’environ 4,2 Mt avec une utilisation non-alimentaire (biodiesel principalement) de 60 %. Le colza, le palme et le tournesol représentent à eux trois près de 90 % des tonnages utilisés. L’huile de palme suscite régulièrement la controverse du fait des conséquences pour l’environnement : déforestation, perte de biodiversité, émissions de gaz à effet de serre…
À l’inverse, le bilan environnemental des cultures oléagineuses européennes est mis en avant, notamment celui du colza qui permet de produire des tourteaux, réduisant ainsi l’importation des tourteaux de soja.
Des mesures tarifaires favorables à l’huile de palme
Comme le montrent les auteurs du rapport, l’huile de palme entre dans l’Union européenne avec des droits de douane inférieurs à ceux des autres huiles végétales. Elle est exemptée de droits pour les huiles brutes non alimentaires (contre 3,2 % pour l’huile de soja) et ses droits sont réduits pour les usages alimentaires (3,8 % contre 6,4 % pour les autres huiles). Une situation qui « mérite une expertise complémentaire » afin d’étudier la possibilité de « remédier à ce qui peut ressembler à une anomalie », note le rapport.
En France, 80 % de l’huile de palme importée est à destination des biocarburants. Une situation jugée incohérente par les auteurs du rapport, notamment vis-à-vis de la directive européenne 2009/28/CE encourageant l’utilisation de sources d’énergies locales. « Importer de l’huile de palme produite à plus de 10 000 km pour l’incorporer aux biocarburants n’est donc à l’évidence pas cohérent avec cette directive », note le rapport.
Plusieurs pistes d’action sont évoquées face à cette situation :
- Renforcer l’action internationale du gouvernement en matière de durabilité des huiles végétales ;
- Accompagner davantage les initiatives du secteur privé et associatif en faveur de la durabilité ;
- Modifier les conditions d’application de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), en instaurant une comptabilisation modulée selon les différentes huiles à destination des biocarburants.
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